La troisième campagne archéologique eut lieu en été 2019. Elle avait pour objectif d’obtenir de nouvelles données sur le fonctionnement et la datation du système de fortification du site.
À l’issue de cette campagne, nous pouvons affirmer que les planimétries antérieures doivent être entièrement corrigées, en particulier pour le secteur Ouest de l’acropole. En effet, bien qu’il soit certain que des fortifications aient existé dans ce secteur en raison de la présence de blocs en bas de la pente, la seule attestation possible d’un tel dispositif est un tronçon à double parement : il est conservé de manière très partielle sur une longueur de 8 m, mais ses blocs et sa technique de construction sont complétement différents de ceux (plus récents ?) du mur Sud de l’Acropole. Bien que restituant – de manière parfaitement gratuite – un tracé dans la continuité du mur Sud de l’acropole vers l’Ouest, nos prédécesseurs n’avaient pu en retrouver la moindre trace : en effet, nous avons pu redécouvrir une série de profonds sondages perpendiculaires à la pente dans le secteur Ouest, mais aucun ne présente de restes de ce mur.
Une intervention ciblée dans la partie centrale du mur Sud de l’acropole a permis de déterminer la technique de construction. Le remplissage de la muraille est constitué de plusieurs couches très compactes mélangeant des matériaux de remploi ainsi qu’une grande quantité de terre argileuse. Ce remblai s’appuie contre le rocher naturel en pente, sans qu’un second parement ait été mis en évidence jusqu’à présent. En l’état, le mur de l’acropole s’apparente donc à un mur de soutènement d’une terrasse. Il n’est toutefois pas exclu qu’un parement intérieur ait été aménagé à une hauteur qui n’a pas été conservée, ménageant ainsi un chemin de circulation sur un mur de fortification. Ces remblais sont séparés par des murs de refend, formant une série de « caissons », qui permettaient de contenir le terrain et de répartir les pressions exercées par la pente. Ces aménagements font probablement partie d’un grand projet de terrassement de l’acropole. Grâce à l’étude de la céramique, il est possible de fixer le terminus post quem pour l’érection de ce mur à la fin du IVe av. J.-C. Il s’agit là du premier élément de datation obtenu en stratigraphie pour une « muraille lucanienne ».
À cette phase, semble également appartenir la porte d’accès principale de l’établissement (Porta Marie), dont les méthodes de construction sont similaires : appareil quadrangulaire et remblai de soutènement adossé à la pente naturelle sans second parement conservé.
Une investigation portant sur le système de fortifications de l’extrémité orientale du site a permis de mettre au jour une tour carrée que Francesco Ranaldi avait fouillée dans les années 1950. Elle est parfaitement jointe au mur d’enceinte principal à l’Est et à l’Ouest. Un étrange appendice triangulaire est adjoint à la partie orientale de la tour. Ce plan, tout à fait singulier dans le sud de l’Italie, laisse entendre l’importance de ce secteur : il s’avère qu’en ce lieu passe un chemin ancien utilisé par les pasteurs et leurs troupeaux, qui reproduit très probablement le tracé d’une route antique.